Tonneau
Un tonneau est un conteneur de révolution permettant de conserver les liquides de consommation. Découvert par les Gaulois, le tonneau a traversé les siècles.

Catégories :
Menuiserie - Artisanat du bois - Bois - Récipient - Emballage - Conditionnement et stockage du vin - Accessoire à bière
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- ... Tonneau de vin. Tonneau de cidre. Un tonneau de poudre. Du merrain pour faire des tonneaux. Tonneau vide. Vider les tonneaux.... (source : fr.wiktionary)
- Tonneau de vin. Tonneau de cidre. Un tonneau de poudre. Du merrain pour faire des tonneaux. Tonneau vide. Vider les tonneaux. Défoncer un tonneau.... (source : mediadico)







Un tonneau est un conteneur de révolution permettant de conserver les liquides de consommation. Découvert par les Gaulois, le tonneau a traversé les siècles.
Histoire


Le tonneau de bois, cerclé de fer, est une invention gauloise. Il leur servait à conserver la cervoise ainsi qu'à transporter des liquides comme de l'eau potable.
Son emploi se généralisa dans l'Empire romain à compter du IIIe siècle. Les Romains l'empruntèrent aux Gaulois pour la conservation et le transport du vin qui se faisaient jusqu'alors dans des amphores grecques. On peut dire que la période gallo-romaine voit non seulement la reconnaissance de cet objet utilitaire par les Romains, mais également sa diffusion progressive dans l'Empire, surtout dans la partie septentrionale.
Les premières corporations de bateliers gallo-romaines les utilisaient le long des fleuves navigables à bord de lourdes barques, car ils étaient plus maniables que les fragiles amphores romaines, et donnaient moins de goût que les outres en peau d'ovins ou de bovins.
Sa diffusion se fait tout au long du Moyen Âge, du nord au sud de l'Europe, par le biais des rivières, des fleuves, des mers et des océans, des ports, des routes, des foires, des marchés régionaux ou internationaux (Foires de Champagne). Il accompagne l'essor des premières grandes villes marchandes italiennes, flamandes, allemandes (La Hanse), anglaises (Bristol) ou françaises (La Rochelle, Bordeaux, Nantes), puis se diffuse à d'autres continents, en particulier à partir des Grandes découvertes et de l'accélération de la mondialisation, des conquêtes et du commerce transatlantique.


Vers 1650, ce récipient fut associé à une expérience célèbre : le crève tonneau. Il permit d'écrire le Principe de Pascal.
Pourquoi utiliser un tonneau en bois ? Initialement pour favoriser le transport d'un liquide, mais également et en particulier actuellement pour donner du goût à une boisson. Le bois du tonneau apporte au bout de quelques mois des tannins aux liquides (vins rouges, spiritueux) qu'il contient, mais également des arômes secondaires (vanille, noix de coco, noisette, beurre... ) donnant fréquemment à une boisson plus de complexité et de garde (5 à 10 ans de garde selon les appellations, les cépages... ). Cette caractéristique est utilisée aussi pour fabriquer en Italie le célèbre vinaigre balsamique. Cette technique de vieillissement peut être remplacée selon les législations régionales ou nationales dans certains procédés de vinification par l'ajout de copeaux de chêne dans le moût stocké en cuve inox ; le producteur ou le négociant n'a pas le droit alors de mentionner sur l'étiquette que son vin a vieilli en fût de chêne. Cette technique permet en particulier une oxygénation contrôlée, mesurable, son utilisation entraînant une évaporation des liquides plus connue sous le nom de part des anges, le tonneau n'étant pas totalement étanche. On recommande le vieillissement en fûts de nombreux vins rouges (Pauillac ou Chianti Classico par exemple) ou blancs (Bourgogne ou Chardonnay américain par exemple), de certains vins mutés ou spiritueux connus mondialement : cherrys, whiskeys, cognacs, armagnac, rhums, calvados...
Fabrication


La planche de bois longitudinale utilisée pour la fabrication du corps du tonneau est appelée douve ou douelle. Plusieurs douves sont assemblées ensemble avec un cerclage de fer. La boiserie utilisée est celle du chêne.
Jusqu'au milieu du XXe siècle, les tonneaux étaient le mode de colisage le plus pratique pour le transport ou de stockage, quoique n'étant pas le plus économique. Toutes sortes de produits en vrac, des clous aux pièces d'or, y étaient stockés. Les sacs et les caisses étaient meilleur marché, mais ils n'étaient pas aussi robustes et ils étaient plus complexes à manipuler à poids égal. En effet, un tonneau roule bien entendu tout à fait comme un cylindre, mais s'il est debout, tout manœuvre adroit réussit à le déplacer sans effort en le roulant incliné, en équilibre sur son arête. Ainsi, des concours d'adresse se déroulaient jadis aux halles où les livreurs devaient courir avec un tonneau. Les tonneaux perdirent progressivement leur importance au cours du XXe siècle, à cause de la naissance de la palettisation et de la conteneurisation de la chaîne logistique.
À la fin du XXe siècle, de tonneaux en tôle d'acier sont toujours utilisés pour le stockage et le transport de nombreux liquides, tels que l'huile, le pétrole et les déchets dangereux. La bière sous pression pour les bars est toujours livrée en tonneaux métalliques, soit en aluminium soudé (deux parties embouties ou en métal repoussé), soit en trois parties serties à la façon de certaines boîtes de conserve.
Autres noms




- Un tonnelet est un petit tonneau. Sous la simple appellation de tonneau sont connus des récipients de différents volumes : tonneau de Missy et de Soupir (685 l), de Beaurieux (719 l), de Craônelle (754 l), de Saint-Denis (773 l), de Paris (804 l), d'Anvers (824 l), de la Rochelle (913 l), de Jumigny (922 l), de Laon (1017 l), du Sud Hainaut (1026 l), du Valenciennois (1082 l), du Quesnoy (1082 l), de Mons (1252 l).
- Un fût est un tonneau de 30 à 50 litres. Mais dans certaines régions sa capacité est bien plus importante comme en Bourgogne (228 l), en Armagnac (273 l) ou à Cognac (350 l).
- Un baril est un petit tonneau de contenance variable selon sa destination, utilisé pour le transport et la conservation de liquides, d'aliments ou de matières sèches (définition du CNRTL) ; ce peut être aussi un emballage cartonné (pour les lessives, par exemple) ; en métrologie, c'est l'unité de volume utilisée pour le pétrole. Sont connus pour le vin les barils de Madère (15 l), de Carpentras (26 l), de Malaga (30 l), des Hautes-Alpes (32 l), d'Alicante (38 l) et du Gard (45 l). Seul le barillo corse (150 l) fait exception. Dans la même catégorie de tonneaux permettant de l'expédition ou de référence de mesure, il existait le boisseau (13 l), la baste bordelaise (25 l), la manrée d'Anjou et le pot d'Auvergne (40 l), la demi-coque (53 l) et le sixain (60 l).
- Une pièce est un récipient vinaire servant principalement à la conservation et au vieillissement du vin. Ces pièces avaient des volumes variables comme celles du Mâconnais (142 l), de Champagne (200 l), d'Auvergne (210 l), de Mâcon (212 l), de Beaujolais (212 l), du Rhône (212 l), beaujolaise (216 l), de Chalon-sur-Saône (222 l), d'Anjou (225 l), bordelaise, de Bourgogne, de l'Île de France et de l'Eure (228 l), du Loiret (230 l), de Touraine (250 l), d'Anvers (412 l) et d'Armagnac (420 l). Sous l'appellation demi-pièce sont connues celles de Paris (115 l), de Côte d'Or (128 l) et de Reims (200 l) qui ont servi à l'expédition.
- Un foudre est un tonneau grande capacité. Celui de Moselle atteint un volume de 1 000 litres. Dans cette même catégorie sont aussi connus pour les pays germaniques le fass ou le halbstück de Rheingau (600 l), le bucket de Wurtenberg (1810 l) et le stück (1200 l).
Différentes capacités des tonneaux
- Anée : de l'Isère (76 l), du Rhône (93 l), de Bresse et du Mâconnais (300 l) ;
- Barbantane (563 l) ;
- Bassenne d'Anvers (pour la malvoisie) (316 l) ;
- Botte : d'Anvers (490 l), Malvoisie (490 l), (botta) d'Espagne (500 l), de Provence (520 l) ;
- Bussard (350 l) ;
- Busse : de la Mayenne (232 l), de la Sarthe (240 l) ;
- Butt de Xérès (480 l) ;
- Charge : de la Meuse (40 l), de la Meurthe (40 l), de l'Isère (100 l), des Hautes-Alpes (110 l), du Roussillon (118 l), de Castelnaudary (138 l), bordelaise (800 l) ;
- Comporte (46 l) : du Midi (43 l), de Narbonne (94 l) ;
- Demi : du Mâconnais (106 l), bordelaise (110 l) ;
- Demi-botte (221 l) ;
- Demi-feuillette (68 l) ;
- Demi-muid : gros (152 l), particulièrement gros (167 l), (ou petit muid) du Languedoc (365 l), du Gard (560 l), de Cognac (600 l) ;
- Douil bordelais (400 l) ;
- Feuillette : de Mâcon (112 l), de Côte d'Or (114 l), ordinaire (130 l), de Chablis (132 l), de Paris (133 l), de l'Yonne (136 l) ;
- Pipe (410 l) : de Madère (418 l), d'Anjou (480 l), de Porto (522 l), du Languedoc (533 l), de la Rochelle (533 l), de Cognac (600 l), de Paris (620 l), 3-6 du Languedoc (650 l) ;
- Poinçon : de Blois (228 l), du Cher (250 l) ;
- Quart : de bordelaise (55 l), de Paris (67 l), de muid (68 l), botte (106 l),
- Quartaut ou champ (94 l), bourguignon (57 l), d'Orléans (114 l), de Beaune (114 l), du Châlonnais (114 l), de tiercerolle (114 l), busse (122 l), de Vouvray (125 l), d'Auvergne (137 l) ;
- Queue : d'Anvers (412 l), de Beaune (457 l), de Missy et Soupir (457 l), de Beaurieux (480 l), de Craônelle (503 l), de Reims (568 l), de Jumigny (615 l), d'Hermenonville (672 l), de Laon (678 l), d'Avesne (684 l), de Paris (894 l) ;
- Saumée provençale (110 l) ;
- Setier : du Vendômois (8 l), parisis (11 l), du Hainaut (12 l), du Bas-Hainaut (14 l), d'Anvers (39 l) ;
- Tiercerolle du Gard (230 l) ;
- Tierçon (53 l) : de Champagne (91 l), de Cognac (560 l), ;
- Velte ou verge : bordelaise (7, 530l).
Barrique de |
Volume (litres) |
Demi-queue de |
Volume (litres) |
Muid de |
Volume (litres) |
Hautes-Alpes | 80 | (volume traditionel) | 108 | Missy, Soupir, Beaurieux, Craonnelle, Jumigny |
137 |
Champagne | 200 | Villeneuve-d'Ascq | 175 | Laon | 145 |
Charente, Cognac, Hermitage |
205 | Champagne Château-Thierry |
183 | Bourguignon-sous-Montbavin | 153 |
Fressies | 208 | Charlieu, Mâcon, Montigny, Orléans, Saint-Dizier |
213 | Mons | 182 |
Drôme | 210 | Hermitage | 215 | Ermenonville | 226 |
Languedoc, Tarn, Vivarais |
214 | Vallée de la Garonne | 217 | Valenciennes Le Quesnoy |
227 |
Rhône | 220 | Cahors Gâtinais, Lachaise, Les Riceys, Sancerre |
221 | Avesnes sud Hainaut |
228 |
Cahors | 224 | Côte chalonnaise Gronard |
224 | Aisne, Île-de-France |
250 |
Bordeaux | 225 | Beaune | 228 | Compiègne, Eure |
266 |
La Rochelle | 226 | Sologne | 232 | Paris | 268 |
Beaune, Dordogne, Frontignan, Gers, Lot, Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne |
228 | Blois | 236 | Yonne | 272 |
Tours, Saumur |
232 | Anjou, Chinon, Cher, Montlouis, Nantes |
243 | Rhône | 288 |
Vienne | 252 | Condrieu | 251 | Orléans | 289 |
Cher | 259 | Vouvray | 255 | Cahors, Bourgogne |
297 |
Pays basque | 270 | Auvergne | 265 | très gros de Bourgogne | 350 |
Deux-Sèvres | 295 | Languedoc | 274 | Saint-Gilles | 380 |
Châtellerault | 300 | Comtat Venaissin | 275 | Languedoc | 450 |
Chalosse, Landes |
304 | Saint-Gilles | 289 | Roussillon | 472 |
Paris | 402 | Montpellier | 510 | ||
Hérault | 685 |
Héritée des anciennes mesures médiévales, cette disparité jointe à un chevauchement des volumes sous des appellations différentes ne fut pas abolie sous la Révolution. Elle perdura jusqu'au milieu du XIXe siècle. Les négociants en vin de Paris, par l'intermédiaire de leur hebdomadaire, nouvellement créé, Le Journal de Bercy et de l'Entrepôt. Le Moniteur Vinicole, lancèrent une pétition à l'adresse de Napoléon III, qui fut publiée le 6 octobre 1856. Au nom des principaux propriétaires et négociants de France, ils demandaient à l'empereur «l'unité des mesures de jaugeage des vins» et l'application du système métrique sur les contenants dont les volumes variaient «d'une contrée viticole à l'autreet fréquemment dans un même département». Les pétitionnaires expliquaient qu'ils s'estimaient frustrés, chaque année, d'environ 1 000 000 d'hectolitres et demandaient instament l'application des textes de lois de 1793, 1812 et 1837[1].
Notes et références
- Achille Larive, Le Moniteur Vinicole. Journal de Bercy et de l'Entrepôt, n° 7, mercredi 6 octobre 1856, pp. 1 et 2.
Bibliographie
- Au temps des légionnaires romains, collection La Vie privée des Hommes, Hachette, 1978, collectif, textes de Pierre Miquel (ISBN 2-01-003352-3)
Voir aussi
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